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Aucune entreprise n’est à l’abri de la fraude

La fraude est un problème qui continue de sévir dans notre société. Les dégâts dans le monde des affaires augmentent chaque année. Cependant, de nombreuses entreprises dans de nombreux secteurs pensent qu’elles ne courent pas de risque. Rien n’est moins vrai.

De nombreuses entreprises ne sont pas encore suffisamment conscientes du risque de fraude auquel elles sont exposées. Diverses études l’ont démontré. Dans les journaux, les cas spectaculaires de multinationales et de gouvernements sont particulièrement mis en avant. Pensez, par exemple, à des cas récents comme ceux de FNG ou de Wirecard en Allemagne. Cela donne l’impression que les PME sont peu ou pas du tout en danger. Cependant, la réalité montre que la vigilance est de mise, quelle que soit la taille de votre entreprise ou le secteur dans lequel vous opérez. Toute entreprise est une victime potentielle.

Plus d’un cinquième des quelque 200 entreprises belges ayant participé à l’enquête BDO ont déclaré avoir effectivement été victimes de fraude au cours des cinq dernières années. 45 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles ont été confrontées à une ou plusieurs tentatives de fraude, mais qu’elles avaient pu les déjouer sans subir de préjudice.

Les résultats globaux de l’enquête 2020 de PwC sur la criminalité économique et la fraude dans le monde vont dans le même sens. 47 % des plus de 5 000 entreprises de 99 pays interrogées ont déclaré avoir été victimes d’une ou plusieurs formes de fraude au cours des 24 mois précédents.

Chaque département a sa propre forme de fraude

La fraude se présente sous des formes très variées dans toutes sortes de secteurs. Les entreprises peuvent être touchées sous plusieurs angles. Les fraudeurs peuvent être aussi bien des employés internes que des parties externes. Et dans de nombreux cas, les deux parties semblent même unir leurs forces.

L’enquête BDO montre que pas moins de 45 % des cas de fraude sont commis par des employés de l’entreprise. PWC parle de 37 %. Il n’y a pas immédiatement de fonctions en particulier qui sont perçues comme risquées, bien que chaque département ait ses propres formes de fraude spécifiques. Les détournements de fonds se produisent dans le département commercial. Pour voler des biens non monétaires, il faut être dans le département de production. La corruption se produit souvent au département des achats, alors que c’est généralement le département de comptabilité qui s’occupe des paiements frauduleux ou de la falsification des états financiers.

La fraude interne a plus de chances de réussir

Le fait que les fraudeurs soient souvent des employés internes est particulièrement problématique pour deux raisons. D’une part, leurs tentatives de fraude ont plus de chances de réussir. 56 % des tentatives de fraude interne entraînent effectivement un préjudice pour l’entreprise. Les parties externes ne réussissent que dans 13 % des tentatives. D’autre part, le montant de la fraude est environ six fois plus élevé dans le cas des fraudeurs internes. En effet, les dommages causés par des parties externes sont généralement découverts plus rapidement, alors qu’il faut parfois des années avant que la fraude d’un employé interne ne soit découverte.

Selon le secteur, un type de fraude est plus courant qu’un autre. Par exemple, sur le marché de la consommation ou dans le secteur des services financiers, les clients sont plus susceptibles d’être manipulés, tandis que le secteur industriel souffre plus des vols d’actifs. FinTech indique qu’au moins 10 % de toutes les demandes de dommages et intérêts déposées chaque année sont suspectes ou effectivement liées à une fraude.

Le nombre de cas de fraude est-il vraiment en baisse ?

Bien que, selon l’enquête BDO, le nombre absolu de cas de fraude ait diminué, le préjudice moyen résultant de chaque cas a fortement augmenté. Il s’agit d’une augmentation d’un tiers depuis la précédente enquête en 2018. Cela porte le coût moyen d’un cas de fraude à 200 000 euros.

Alors que les lois et règlements visant à protéger les dénonciateurs prennent forme, le nombre de dénonciations de fraude pourrait également augmenter à nouveau. Il reste cependant à savoir si le nombre réel de cas de fraude a effectivement diminué. D’une part, de nombreuses entreprises sont réticentes à admettre publiquement, ou même anonymement, qu’elles ont été victimes de fraude. D’autre part, l’enquête BDO date de 2019 et nous sommes maintenant confrontés à une crise de coronavirus sans précédent. Une crise dans laquelle les fraudeurs voient des opportunités. Nous le remarquons aussi chez Graydon. Plusieurs clients ont remarqué une augmentation du nombre de cas suspects au cours des derniers mois.

Il ne serait donc pas surprenant que la fraude soit en augmentation. En effet, la numérisation et l’automatisation accrues rendent également les entreprises plus vulnérables. Le travail numérique signifie plus de décisions automatiques et moins de contrôles manuels. En outre, les techniques et les modèles de fraude sont en constante évolution. La détection est souvent à la traîne, de sorte qu’il reste très difficile pour les entreprises de se protéger contre les pratiques frauduleuses. Néanmoins, nous pouvons déjà identifier de nombreuses entreprises qui présentent un risque accru de fraude sur base de données. Une vigilance accrue est donc de mise.

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